mardi 29 mars 2011

6 Heures Pôle Position plus serrées que jamais!


Le matin du mercredi 23 mars, je reçois un courriel de Philippe Brasseur me proposant de joindre une équipe pour les 6 Heures Pôle Position Magazine. Alors que dans ma tête, l’idée étant pourtant morte et enterrée depuis quelques semaines, je me présente à Kart-O-Mania pour finalement y participer. Engagement de dernière minute, certes, mais dans une équipe qui semble très solide aux Enduros Pôle Position. En effet, le Val Racing Team Puma avait terminé deuxième aux 6 Heures l’an dernier. Ce qui me fera alors plaisir de joindre Valérie Chiasson, Valérie Limoges et Kevin King pour cette soirée qui s’annonce vraiment amusante.




Fidèle à mon habitude, j’arrive assez tôt. L’accueil des pilotes est prévu pour 15 h et je suis à mon poste à 14 h 30. Certains pilotes sont déjà arrivés. C’est le cas de l’équipe DMJ Racing/Karting Saguenay. Plus tard, je ferai la rencontre de mes deux premières équipières. Deux charmantes pilotes avec un solide bagage en course automobile. Avec quelques années en karting (Rotax Max), en Coupe Toyota Echo Pirelli et maintenant en stock-car en ACT Castrol, c’est Valérie Chiasson qui est notre chef d’équipe. Je fais également connaissance avec Valérie Limoges. Celle-ci cumule pas mal d’expérience en karting (F100 et FR125), en monoplace (F1600 et Formule Renault) ainsi qu’en circuit routier où elle s’est illustrée notamment en Grand Am Cup. Finalement, un peu plus tard, je rencontre ma solidarité masculine de l’équipe : Kevin King. Pilote actuel en Rotax Max Sr. pour le compte de l’équipe PSL Karting. Bref, j’ai l’honneur d’être impliqué dans une équipe du tonnerre, qui cumule une superbe expérience en course automobile. Je me sens presque gêné d’arriver avec ma petite expérience en karting de location face à ces pros de la course.
Un peu plus tard, quelques-uns de mes amis finissent par arriver. C’est le cas des gars du Team Project K menés par Peter Luu, Simon Bélanger, Maxim Duchaîne et mon équipier des 4 Heures Kristopher-Ryan Bissonnette. Puis vinrent mes compatriotes de la ligue Les Trakés. Une équipe formée de Jonathan Marsan, Stéphane Gagnon, Michel Harper, Mark Krusemer et Fabrice Duclos. Le tout dirigé par leur chef d’équipe Éric Ferron. Je suis bien heureux de les voir présents ici. Eux qui avaient brillamment terminé au 3e rang lors des 4 Heures Pôle Position Nocturnes du vendredi 11 février dernier.


La séance d’essais débute. Le mot d’ordre de cette séance : faire le moins de temps de piste possible pour économiser le carburant pour la course. Car, en effet aucun ravitaillement ne sera effectué entre les essais libres de 20 minutes et le départ de la course. Notre stratégie étant de garder une autonomie de 3 heures pour n’effectuer qu’un seul ravitaillement durant la course. C’est un gros pari à prendre lorsqu’on considère que les organisateurs de la course ne garantissent qu’une heure et demie d’autonomie dans les conditions actuelles. Les deux Val effectueront chacune 5 minutes pour s’échauffer et vérifier si le kart #9 se comporte bien. Tout semble bien fonctionner, il est maintenant temps de se concentrer sur la course.
Tout comme aux 4 Heures, je suis désigné pour prendre le départ. Le hasard a fait que nous nous élançons de la 8e place sur la grille de départ. Grille de départ inhabituelle puisque les karts s’élanceront à la façon « Le Mans 1967 » : karts stationnés à la diagonale d’un côté de la piste, maintenus par un équipier. Pilotes debout, de l’autre côté de la piste prêts à courir pour s’installer à bord du kart.
Le chef signaleur brandit le panneau « 15 secondes… » La tension monte dans mon casque. Je ne veux pas faire tomber toutes les chances de bien figurer au classement. Je visualise le premier virage. L’idée sera de prendre ça bien tranquille et ne pas trop pousser. Une course d’endurance se gagne au fil des tours et des heures. Non pas au premier virage en tentant de dépasser tout le monde et risquer des pénalités.


Le drapeau vert s’abaisse. Val C. pousse mon kart du mieux qu’elle peut pour me donner le plus d’élan possible. Je reste pris derrière un concurrent et je me retrouve tout près du mur extérieur au premier virage. Beaucoup d’escarmouches pour passer le premier secteur, dans les «S», ce qui me fera passer à la 12e et dernière place au classement. Il faudra que je cravache dur pour remonter dans les positions pour espèrer se battre avec les meneurs. Mais rapidement, dès le 2e tour, j’arrive à me glisser à la 10e position. Le kart #9 est une machine très rapide et très stable. Facile à piloter et doux sur le physique. Ce qui nous sera un grand avantage tout au long de la course. Alors que j’arrive à remonter jusqu’à la 5e place au bout des 35 minutes de mon premier relais, devant c’est Team Project K qui a rapidement pris les commandes de l’épreuve devant DMJ Racing et Équipe 94 Super Truck. Valérie C. me montre le panneau qui m’indique que je dois revenir dans les puits.
Valérie Limoges prendra ma place pour 45 minutes. Mon relais avait été écourté de 10 minutes par rapport aux autres pour nous permettre une certaine flexibilité dans les puits lors de changements. En effet, la plupart des équipes ont choisi de faire rouler leur premier pilote durant 45 minutes. Ce qui créé un trafic dans la zone de changement de pilote. L’idée de notre stratégie était de nous décaler de cette période achalandée pour perdre le moins de temps possible dans les puits.


Son relais est très bien. Elle bat mon meilleur temps de quelques centièmes et passera également à la 3e position à la fin de sa présence en piste. Position «illégitime» puisqu’elle est gagnée suite à un changement de pilote de la part des équipes meneuses au classement.
Mais notre position restera tout de même très bonne lors de l’entrée en piste de Kevin King alors qu’il travaille pour conserver la 4e place. Kevin est excessivement rapide. Il enchaîne nos premiers temps sous la barre des 26 secondes en terminant avec une boucle à 25,62s. Avec trois premiers relais aussi rapides et constants, il est maintenant clair qu’il nous sera possible de nous battre pour une place sur le podium et peut-être même pour la victoire. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite puisque seulement deux heures sont écoulées depuis le début de la course.
C’est Valérie Chiasson qui effectuera le dernier changement avant notre ravitaillement. Le remplissage en essence ne se passera pas si bien qu’il en était supposé, car nous perdrons une dizaine de secondes en raison d’un manque d’attention de la part du préposé au ravitaillement. Valérie et Kevin n’ont alors d’autre choix que de mettre la main à la pâte pendant que je m’installe au volant pour un autre 45 minutes.


Dès le début de mon relais, un incident majeur force la première neutralisation complète de l’épreuve. Amenant donc la sortie du « Pace Kart ». Nous sommes présentement deuxièmes derrière Team Project K. Plus la course se dessine et plus nos possibilités de se retrouver devant semblent s’accroître. À la relance, je mène le peloton et je file loin devant pour tenter d’aller dépasser Kris Bissonnette qui a presque un tour d’avance sur nous. Mais Kris est très rapide et jamais je ne parviendrai à le rattraper avant la fin de son relais qui laissera la place à Simon Bélanger. Pendant ce changement, la tête de la course est à nous et c’est Val L. qui prend ma place pour le début du 3e tiers de l’épreuve.
Une lutte épique s’enclenche. Après l’annonce officielle d’une pénalité de deux tours attribuée à DMJ Racing/Karting Saguenay et à CASDI Rallye Défi, la bataille pour la victoire est maintenant lancée entre Project K et nous. Lorsqu’elle prend place, Valérie sait très bien qu’elle doit travailler pour conserver l’avance devant nos rivaux. Mais ils sont rapides, très rapides. Ils resteront toujours sur le même tour que nous. Nous ne laissant droit à aucune erreur. Décidément, tout se jouera dans les puits lors des changements de pilotes. De nous deux, l’équipe qui gèrera le mieux ses tours et ses relais l’emportera dans 2 heures. Car c’est en effet ce peu de temps qui reste avant la fin de cette course folle. Lors du changement, nous retournons en 2e place, sur le même tour que les meneurs.


C’est à partir de maintenant que l’édition 2011 des 6 Heures Pôle Position deviendra des plus spectaculaires. Pendant que Maxim Duchaîne est en piste, c’est Kevin qui nous fait faire des tours excessivement rapides durant son relais. À la fin de ses 45 minutes et un meilleur temps en 25,2s, nous sommes de retour en tête de la course.
Je regarde le tableau indicateur et je constate que j’aurai la pression de terminer la course en même temps que la fusée Bissonnette. Mais avant, c’est Val C. qui effectue sa dernière présence en piste. Juste avant, elle m’indiquait qu’elle était très fatiguée et qu’elle ne terminerait probablement pas ses 45 minutes prévues à la stratégie. Malgré sa fatigue, elle reste très rapide et ne bronchera jamais de sa première place.
Après 30 minutes, Peter Luu, complètement vidé de ses énergies laissera sa place à Kris. Ma nervosité monte d’un cran. Philippe Brasseur vient me voir en riant :
« Stressé pour la fin?»
«Pas du tout!» Dis-je en serrant ma bouteille d’eau de toutes mes forces tout en regardant les tours hyper rapides du Team Project K qui se rapproche dangereusement de Valérie.
Deuxième neutralisation complète. Il est temps, maintenant ou jamais de faire revenir Val pour que je puisse prendre sa place pour le reste de la course. Durant ce changement, Kristopher prend la tête tout juste devant nous à seulement 30 minutes de la fin des 6 Heures.
Je me bats comme un diable pour tenter de resserrer l’écart avec la position de tête. Sans succès. Tour après tour, je regarde le chronomètre à savoir combien de temps il reste à la course pour enfin en finir. Kristopher-Ryan Bissonnette est un pilote rapide comme j’en ai rarement vu. Il me bat facilement et ira porter son kart au fil d’arrivée en vainqueur. L’équipe CASDI Rallye Défi aura enfin été battue au palmarès des 6 Heures Pôle Position Magazine. Ils termineront d’ailleurs au troisième rang.
Je suis épuisé, mort. J’ai tout donné pour sauver les honneurs. Mais ce ne sera pas pour cette année. En sortant du kart, dos courbé par la douleur vive, je suis félicité et encouragé par mes équipiers. Ils ont fait un travail extraordinaire. J’ai eu affaire à trois pilotes qui savaient exactement où ils s’en vont lors d’une course. Les trois étaient excessivement rapides et je ne peux que les remercier pour ce qu’ils ont accompli.
En sortant du podium, pendant je discute avec Kris, Thomas Shuller, propriétaire du complexe Kart-O-Mania vient nous voir :
« À partir de maintenant, la guerre est déclarée entre vous deux! »
On se revoit l’an prochain?


Merci à Flagworld pour les photos http://www.flagworld.com/photos/v/2011/2011-03-26/

Classement final de l’Enduro des Champions Pole-Position Magazine 2011 : 1) Team Project K = Kristopher Ryan-Bissonnette; Peter Luu; Maxim Duchaine; Simon Bélanger – 818 t. 2) Val Racing = Valérie Chiasson; Valérie Limoges Kevin King; Christian Doré – 818 tours 3) CASDI Rallye Défi = Amélie Lafontaine; Paul Heng; Bruno Clauser; Jessy Labbé – 817 tours 4) DMJRacing.com / Karting Saguenay = J.F.Séguin; Hugo Ouellette; D.Séguin; Jean Blanchette – 817 t. 5) Équipe 94 Super Truck = Bertrand Godin; Alexandre Jeannotte; Vincent Cyr; Alex Labbé – 816 tours 6) Flagworld.com = Pier-Luc Ouellette; Richard Lacroix; Dany Flageole; Alexandre Martel – 810 tours 7) GT Racing = J.C. Côté; Éric Côté; Shawn Grisanti; Wally Pollo – 809 tours 8) Les Trackés = Jonathan Marsan; Michel Harper; Mark Krusemer; Stéphane Gagnon; F.Duclos – 807 t. 9) J.B. Team Pole = Élie Arseneau; Massimo Scotti; Thomas Schuler; Elvis Martel – 799 tours 10) S.C.L.C. = D.Brouillette; C.Boucher-Aubut; Charles Matteau; Maxence Hétu; F.Levasseur – 784 t. 11) Perry Performance = B.Lajoie; S.A.Meunier; S.Bernard; S.Seyan; M.N'Guyen – Abandon (594 tours) 12) Team Yoda = Michael Marjaba; Maxime Pelletier; D.Britten; (X.Coupal - Absent)) – Abandon (471 t.)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

très très bon résumé et belle job sur la piste
steff