lundi 14 février 2011

Les 4 heures Pôle Position, une course exigeante!


Tombée de neige en ce samedi matin, 10 :00.

Quelques pilotes sont déjà arrivés. Notamment Thomas Kemp du Team Project K mais aussi mon co-équipier Pierre-Alexandre Lacoste, que je rencontre pour la première fois.  Un chic type qui connait la course automobile et le karting. Il est signaleur pour l’ASRQ et il a déjà participé aux 6 heures Pôle Position, en 2009. Possédant un kart Rotax 125cc, il s’avère être un bon atout pour notre petite équipe. 

L’entrée des pilotes se fait au fil du temps. Mon ami Maxime Duchaîne qui est d’une équipe rivale (Team Project K) vient me saluer au passage. Et on déconne, comme d’habitude. Puis vers 11 :00 Tanya Beaudin et son père Denys se présentent dans la salle des pilotes. Encore une fois, formule de présentation oblige, je ne les connaissais pas non plus. Des passionnés eux aussi. Oeuvrant également dans le domaine de la course automobile, leurs qualités de gestion d’une course nous seront un atout. Tanya, qui a déjà participé aux 4 heures Pôle Position dans le passé, sait également ce dans quoi elle s’embarque.
Entre temps se pointe finalement Kristopher-Ryan Bissonnette. Lui, j’ai déjà roulé avec lors d’un All You Can Drive précédent. Il est pilote en karting Honda et roule très régulièrement chez Kart-O-Mania en kart de location. Il est rapide, très rapide. 

Bref, une équipe qui s’annonce super.

Pierre-Alexandre s’installe au volant du kart #3, tel que pigé quelques minutes auparavant. Les essais débutent et il fera les dix premières minutes avant de céder son volant à Tanya. C’est la folie furieuse. Beaucoup d’agressivité de la part des grosses équipes lors de cette séance préliminaire. Les officiels seront d’ailleurs très clairs à ce sujet par la suite. 

Pendant le meeting des pilotes à 11 :30, on en profite pour établir la stratégie de relais et il est décidé que je prenne le départ en premier. Denys Beaudin sera notre chef d’équipe pendant la course. C’est lui qui calculera le temps des relais et nous indiquera quand effectuer nos changements.  

C’est l’heure. Dans 5 minutes, cette course folle débutera. Je me plante les écouteurs dans les oreilles. J’attache mon casque. «M.I.A – Avenged Sevenfold» joue à tue-tête pendant que j’ajuste ma position de conduite. Tout le monde est installé dans son kart, l’officiel au départ agite son drapeau jaune pour le tour de formation. Les traditionnels zigues-zagues pour chauffer les pneus. En fait, ça ne les réchauffe pas réellement. J’pense plutôt que ça enlève le petit stress du départ. Je m’installe à ma place, au troisième échelon. C’est ainsi qu’en a décidé le hasard. Car non, il n’y a pas de qualifications aux 4 Heures Pôle Position. 

Tout le monde est installé. VERT! Pied au plancher dans le premier virage. Je n’en ressort pas 2e comme c’était prévu. Mais je reste à ma position. Je perdrai cette place quelques tours après à Thomas Kemp qui reprend ma position. Devant, c’est l’équipe Val Racing Team Puma qui mène le bal pour la première heure.
Vers la moitié de mon relais de 45 minutes, un officiel me présente un drapeau noir avec un disque orangé. Un « Meat Ball » qui signifie  que j’ai un ennui mécanique et que je dois rentrer aux puits.

«Merde! » Que je crie dans mon casque. 


Le mécanicien s’approche de mon kart et examine de mon côté droit. C’est un problème de transpondeur. Mon kart n’enregistrait plus aucuns tours depuis quelques minutes. Heureusement, les officiels nous remettent nos tours perdus. 

 














C’est Tanya qui prend le relais après  45 minutes. On est alors huitièmes. Malheureusement pour elle, Tanya se fera envoyer deux fois dans la bande de sécurité par des pilotes trop agressifs. C’est à croire que certains ne comprennent pas l’idée de course d’endurance et veulent à tout prix dépasser tout le monde le plus vite possible. À cause de ces incidents, nous perdront énormément de temps et à la fin du relais, nous pointons notre nez en 11e place. Place un peu décevante, mais rien n’est joué puisque qu’il reste encore 2 :55 à la course. Encore beaucoup de temps pour espérer rattraper ce qu’on a perdu. 


C’est au tour de Kristopher de prendre la place dans le kart. Il fera lui aussi 45 minutes. Étant très habitué au karting de location, nous avons confiance lui pour effectuer l’intégralité de ce long relais. Il semble rouler assez vite. Enchainant des temps situés entre 26.2s et 26.9s, il reste très constant tout au long de sa présence en piste. Il réussira d’ailleurs à remonter jusqu’en 9e place. Cependant, Kristopher se plaindra d’ennuis de direction sur notre kart. Malheureusement à cause de cet ennui, cela nous empêchera d’exploiter complètement notre potentiel et espérer  remonter à une place acceptable d’ici la fin des 4 heures. 


Après ce run, juste avant l’entrée en piste de Pierre-Alexandre, il est temps pour nous d’effectuer notre ravitaillement en essence. Tout se passe très bien et c’est à P-A d’embarquer pour faire 20 minutes de piste. C’est un relais très difficile pour lui puisque, subitement, il recevra une quantité d’essence directement dans les yeux. Ce qui  l’empêchera évidement de bien se concentrer sur sa course. Il ne sera pas en mesure de compléter son relais. Après 13 minutes, je vois Tanya courir me voir en catastrophe :

« Mets ton casque! P-A n’est plus capable, il rentre dans deux tours. »



On se dépêche, j’enroule ma main gauche d’un bandage pour protéger  l’ampoule que je me suis fait durant mon premier relais. J’accours vers les puits, m’enregistre auprès des deux sympathiques dames qui s’occupent du calcul du temps de piste de chacun des pilotes et je prends la place de Pierre-Alexandre.
En avant, le Val Racing Team tombe.  Suite à un accrochage, l’équipe composée de Benjamin Distaulo, Kevin King, Sylvain St-Hilaire et Mathieu Demers doit retourner aux puits pour réparer les dégâts. Toutes leurs chances de remporter l’épreuve se sont alors définitivement écroulées. Team Yoda prend alors la tête devant GT Racing et CASDI Rallye Défi. 

Mon relais se passe très bien. J’enchaîne des tours assez rapides et je tiens une bonne constance. Il était initialement prévu dans la stratégie que je ne fasse que 30 minutes avant de laisser ma place à Tanya. Mais étant donné le retrait prématuré de Pierre-Alexandre, je dois me rendre jusqu’à 45 minutes. Cependant, je ne resterai qu’à 40 minutes suite à un accrochage. En effet, roulant tranquillement durant environ 30 minutes derrière un pilote de l’Équipe 94 Super Truck, ce dernier encastre littéralement Éric Côté de GT Racing directement dans la bande de sécurité. Son kart est complètement démoli et nécessitera la 4e neutralisation de la course.  L’accident se fait si vite que je ne peux éviter le kart en perdition et je le percute de plein fouet. Mon pied gauche me fait très mal et je m’arrête 5 minutes plus tard.  

Tanya reprend le volant. Mais il est très difficile pour elle de tenir un bon rythme face aux fusées comme Paul Heng du CASDI Rallye Défi ou Maxime Pelletier du Team Yoda. Elle fera 15 minutes avant de laisser sa place à Kristopher. 

Il est de plus en plus difficile de garder un bon tempo avec un kart qui semble avoir souffert tout le long de la course, surtout après l’accrochage avec Éric Côté. Notre 11e place au classement général semble maintenant bien établie. 

Dans la salle des pilotes, c’est un Pierre-Alexandre découragé qui est assis sur un des divans en cuir. Celui-ci apprend qu’il devra faire un dernier relais de 25 minutes pour être règlementaire aux 35 minutes minimales exigées par le directeur de course. Sinon, nous perdrons un tour à chaque minute en deçà de ce temps de piste. P-A ne sait pas s’il sera en mesure de durer si longtemps au volant du kart. Surtout qu’il souffre encore de l’éclaboussure d’essence dans ses yeux une heure plus tôt. 

Il reste 25 minutes à la course, c’est maintenant son tour après le retour de P-A. CASDI Rallye Défi vient de prendre la tête de la course avec Nigel Héron au volant. 

À 8 minutes de la fin, Pierre-Alexandre fait signe : il n’en peut plus. Je remets mon casque.

« Je m’excuse Chris » me lance-t-il en sortant du kart, pendant que je m’installe dans le siège.

Pas besoin de t’excuser,  tu n’y pouvais rien! Je ferai tranquillement le temps qui reste à la course. Je boucle même notre meilleur temps au tour de toute la course en 25.82s. Le 3e meilleur temps absolu de toutes les autres équipes. 

Dans le dernier tour, je suis derrière Nigel Héron du CASDI Rallye défi alors qu’il franchi la ligne d’arrivée en vainqueur pour la 2e année consécutive. Un rush de flashes d’appareils photo envahi la piste lorsque le drapeau à damiers est abaissé. 


En sortant du kart, mes trois équipiers et Denys sont là. Ils ont tous fait un super travail tout au long de la course. Notre position est certes décevante mais je me suis amusé comme fou pour cette première expérience lors de cette grande course. 

Merci à tous et à l’an prochain!


1 commentaire:

Kristopher-Ryan Bissonnette a dit…

C'etait une bonne course, j'avais du plaisir malgre notre malchance et que j'etais un peu malade. Mais merci a toi, Pierre-Alexandre, Tanya et Denys pour un gros effort!